Les craintes sont grandes lorsqu’on évoque l’intelligence artificielle (IA pour les intimes). En effet, les possibilités que cette technologies semblent dessiner pour le futur donnent le tournis.
L’expansion de l’IA va révolutionner beaucoup de domaines. Par exemple, le secrétariat: il ne sera plus très utile d’avoir une secrétaire lorsqu’il suffit de demander à l’intelligence artificielle de rédiger n’importe quel courrier. La seule difficulté étant de le lui demander avec suffisamment de détails pour avoir une réponse pertinente. Pour avoir personnellement demandé l’aide à cet outil lors de la rédaction d’un courrier officiel, j’ai été bluffée du résultat.
Soulagée, aussi, d’avoir un texte qui me semblait beaucoup plus qualitatif que ce que j’aurais humblement pu produire.
Dans le domaine de l’art qui me passionne, l’IA génère de très grandes craintes. Plus besoin d’illustrateurs ou d’écrivains. Dans le domaine audiovisuel et musical, la peur de se voir remplacer est aussi très palpable (plus besoin de doublage par un comédien, par exemple).
Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’avoir peur. Lorsqu’on s’intéresse à une œuvre artistique, c’est avant tout le point de vue du créateur qui nous importe. C’est son expérience, son ressenti. Rien de tel n’est possible avec l’intelligence artificielle.
De plus, cet outil ne permet-il pas à des personnes qui ne sauraient pas manier un pinceau ou un crayon de donner tout de même vie à une œuvre?
N’y a-t-il pas, dans cette peur de quelque chose de plus doué que nous, une certaine blessure d’ego?
D’un point de vue plus général, beaucoup de métiers ont disparu au fil des siècles, poussés à l’abandon par de nouvelles avancées. Ainsi, plus de demoiselles du téléphone, de réveilleurs ou de placeurs de quilles. On ne peut que se féliciter de la disparition des métiers difficiles (brassier – personne qui loue ses bras pour les travaux pénibles, ou charron – homme qui réparait les voitures non motorisées). On a tendance aussi à oublier que chaque avancée humaine a produit son lot de nouveaux métiers! On estime ainsi qu’une partie substantielle des métiers des prochaines décennies n’existent pas encore.
Le train de la modernisation passe, que nous le voulions ou non. Il y a deux façons d’appréhender la nouveauté: la rejeter, et rester sur le quai, ou prendre le train et s’y habituer. La première vous laissera seul et dépassé, la seconde pourrait bien vous ouvrir de perspectives insoupçonnées. De tout temps, ce ne sont pas ceux qui craignaient la nouveauté qui ont permis à l’humanité d’avancer. Si nos très lointains ancêtres avaient eu peur de tout, nous serions encore dans les grottes, à l’heure qui l’est.
Evidemment, tout progrès n’est pas à prendre avec une naïve nonchalance. Mais afin de pouvoir en être partie prenante en toute connaissance de cause, il est utile de se renseigner et d’en apprendre le maximum! (je n’entends pas par là regarder trois titres de journaux et une vidéo YouTube en accéléré) Ainsi, on peut avoir un avis éclairé et agir en conséquence (empêcher, par exemple, certaines dérives).
Afin de conclure cette réflexion, je vous laisse avec quelques œuvres d’artistes de l’IA!
(dans l’ordre: Suzan Valois, Hassan Raghab et Jonas Peterson)