L’industrie du vêtement est parmi une des plus polluantes qui soient. La fabrication, la génération de déchets… nous sommes passées en quelques décennies d’une mode durable bi-saisons (chaud/froid) à une mode de mauvaise qualité qui change chaque semaine!
Ne vous méprenez pas: j’adore les vêtements et la mode. Mon métier de rêve aurait été costumière pour le théâtre ou l’opéra. Néanmoins, je suis une adepte convaincue de la garde-robe capsule (que j’expliquerai plus loin dans cet article) et de l’utilisation des vêtements jusqu’à leur dernière fibre.
Dernièrement, mon style vestimentaire s’est un peu modifié. L’installation dans la quarantaine peut-être, l’envie de changement et de pérennité surtout. Après des années à m’habiller pour plaire aux enfants que je garde, je me suis dit qu’il était temps que je gagne un peu en élégance et en sérieux.
Parce que, qu’on le veuille ou non, l’habit fait le moine! Lorsque vous voyez quelqu’un pour la première fois, les vêtements que porte cette personne vous donnent instantanément, consciemment ou non, des informations que votre cerveau traite et enregistre: allure négligée, vêtements à logo(s), robe très courte ou habits très amples, couleurs passe-partout ou clinquant bling-bling… évidemment, le message envoyé peut être absolument faux, surtout quand on sait que pour la grande majorité des gens, l’objectif est souvent de se fondre dans la masse.
Je serais curieuse de connaître les couleurs du monde si chacune et chacun s’habillait strictement selon son bon plaisir!
Comme Iris Apfel, que nous avons hélas perdue cette année, qui était on ne peut plus unique!
Mais revenons à nos moutons: le recyclage.
Comme je le mentionnais, j’ai modifié mon style vestimentaire récemment et je me suis donc retrouvée à trier ma penderie. Ce qui fonctionnait et ce qui ne fonctionnait plus. Debout devant cette pile (qui n’était pas non plus d’une hauteur « Everestique ») je me suis dit que je ne pouvais décemment pas jeter des pièces qui étaient encore tout à fait portables et en bon état (certaines ont fini en tissu potentiel pour bricoler, leur imprimé n’étant plus vraiment à mon goût et en fibre synthétique qu’on ne peut pas teindre).
Je me suis donc saisie de ma machine à coudre, de mon tableau Pinterest dédié et je me suis mise au travail!
J’ai la chance (!) d’être très petite et de devoir presque toujours retoucher mes vêtements neufs. La couture – apprise avec maman, qui est tout aussi « courte sur pattes » – est devenue pour moi une seconde langue, et ça aide beaucoup!
J’ai transformé par exemple mes pantalons en jupes crayon, au moyen d’un astucieux repositionnement des jambes (pour un effet prononcé, pas besoin d’ajouter l’empiècement du milieu, on peut simplement coudre les jambes ensemble):
On peut aussi modifier des hauts devenus trop petits:
Ou réaliser un cardigan à partir d’un pull trop étroit
Si on est une couturière plus avancée (ou que peu de parties de vêtements sont réutilisables), on peut même réaliser des vêtements en patchwork!
Tout dépend évidemment de votre style vestimentaire! Mais avant de jeter, demandez-vous si vous ne pouvez pas en faire quelque chose de nouveau, peut-être un accessoire ou tout autre objet utile. Internet regorge d’idées!
Et si vous avez deux mains gauche, ayez le réflexe de contacter une couturière! Les prix peuvent être très attractifs et vous pouvez même, chez certaines d’entre elles, réaliser votre projet sous leur supervision dans un atelier conçu à cet effet. Renseignez-vous!
Je reviens enfin sur le concept de garde robe capsule. La première fois que j’en ai entendu parler, c’était à la lecture du livre de Jennifer L. Scott: « Lessons from Madame Chic » (en anglais). Elle y expose le concept de garde robe de 10 pièces (ten items wardrobe). Par exemple, trois pantalons et sept chemisiers, ou dix robes, etc. Beaucoup d’autrices ont parlé de ce concept, notamment le « project 333 » porté par l’autrice Courtney Carver (en anglais, mais repris beaucoup en français) qui propose de porter 33 vêtements durant 3 mois.
D’une façon générale, on pourrait dire que l’idée de garde robe capsule est d’avoir le strict nécessaire en terme de nombre de vêtements (« de dessus » si je puis dire: ne comptent pas là les sous-vêtements, les chaussures et les veste/manteaux). Cela implique donc de bien les choisir et pousse souvent à acquérir des basiques de meilleure qualité.
Personnellement, j’ai utilisé la méthode à ma sauce, que j’appellerai « la capsule 7 »! J’essaie de garder des vêtements pour une semaine (soit l’écart maximum chez moi entre deux sessions de lessive, ou alors une semaine de vacances). En théorie, j’ai une capsule d’hiver, une capsule de mi-saison et une capsule d’été. En réalité, certaines pièces font parfois deux saisons, comme par exemple les chemisiers que je porte à la mi-saison, et qui font aussi parfois partie de ma capsule d’hiver portées avec un t-shirt au-dessous et un cardigan par-dessus!
N’y a-t-il pas le risque de se lasser, pensez-vous peut-être? Eh bien non. Si la capsule est bien conçue, elle permet de toujours savoir quoi mettre. Je trouve que cela m’a aidé à raisonner ma consommation de vêtements et à être plus pointue sur ce que je porte ou non (par exemple, les soldes ont peu d’effet sur moi si je n’en profite pas pour renouveler une pièce en particulier).
Rien n’empêche d’avoir en plus des pièces pour des occasions particulières: les vêtements de sport, les tenues de fête, etc. ne rentrent pas dans le concept de capsule. On peut aussi imaginer avoir deux capsules différentes pour le travail et le week-end (mais celle du week-end devrait être moins fournie, puisqu’il y a moins de temps)
Quoiqu’il en soit, ces principes ne veillent qu’à vous permettre d’être bien dans vos vêtements et d’y réfléchir avec un peu plus de soin. Parce quand on est bien avec soi, on est bien aussi avec les autres!