Après avoir fait la connaissance de Jimi Hendrix par Freddie Mercury et Queen, je me suis intéressée de plus près à la musique anglophone des années 60. Par un hasard du destin, à ce moment-là, le documentaire Woodstock est passé à la télévision. Je l’ai enregistré puis regardé en plusieurs fois, parce qu’il dure des plombes.
C’était surtout pour voir les artistes que j’avais récemment découverts (à part Jimi Hendrix): Janis Joplin, Santana et Joe Cocker, notamment. Mais j’ai finalement plutôt été intéressée par les vêtements des gens (mes enfants vous diraient que c’est très courant de me voir buter sur le chemisier d’une journaliste ou le collier d’une actrice: on s’y fait).
J’ai adoré cette profusion d’étoffes et de couleurs, de bijoux et de fleurs. Dès le lendemain, je me suis fabriqué des colliers et j’ai élargi le bas de mes jeans avec des morceaux de tissus que ma maman gardait au cas où et à la fin de cette semaine-là, je m’étais métamorphosée en vraie hippie.
Je faisais beaucoup rire mes camarades de classes avec mon nouveau style mais ça m’était totalement égal. Ce que je voulais moi, c’est essayer de retranscrire à travers mes vêtements ce que je ressentais de beau devant ces parures incroyables. C’était ignorer également que je ressemble plus à Carlos qu’à Jane Birkin, hélas. Mais cela importait peu, finalement.
Ce fut mon premier coup de cœur stylistique, une vraie odyssée dans un monde opulent et coloré comme on n’en portait pas vraiment en cette fin des années 90. J’ai donc un peu échappé à la vague des mannequins squelettiques et des tendances d’alors, trop occupée dans mes recherches presque anthropologiques! J’ai toujours une certaine nostalgie de l’ornementation qui n’a plus vraiment cours aujourd’hui: tout doit être minimaliste et terne.
J’ai rapidement abandonné cette profusion de tissu lorsque j’ai décidé de devenir employée de commerce et là, mon style a encore changé (pas forcément en mieux, mais c’est une autre histoire que je vous raconterai peut-être une autre fois).