Je vous propose une petite série sur les différentes inspirations qui ont pu me guider sur mon chemin de vie.
Il en est une qui a, je crois, cimenté toute une partie de ma personnalité.
J’étais une enfant alors, et nous avions la chance de pouvoir bénéficier régulièrement de soirées de contes, animées par une dame du village. Je ne me souviens plus de son nom mais je la revois, petite et menue, avec des cheveux blancs et permanentés, ainsi qu’il se devait alors pour les dames d’un certain âge.
L’endroit aussi (la ludothèque du village) avait un charme certain: une immense fenêtre en demi-cercle, devant laquelle était disposés de petits gradins à taille d’enfants. Une année, pour Noël, ils avaient même été décorés de bougies (la classe!).
Cette conteuse, donc, nous racontait moultes histoires à grands renforts de mimes et d’accessoires. Je me souviens notamment d’une histoire de lapin qui gravit une montagne avec un lourd panier, son image est encore tout à fait claire dans ma tête!
J’étais une petite fille assez solitaire. Solitaire, certes, mais pas malheureuse. Parce que mon monde était intérieur: riche et peuplé d’histoires et de créatures, il ne m’a jamais fait défaut et me permet, encore à ce jour, de passer de longs moments d’attente sans m’ennuyer.
Je me souviens de mon émerveillement devant cette adulte qui semblait avoir un monde intérieur aussi dense que le mien, et qui le racontait à haute voix, en plus!
Cela a laissé en moi un goût indélébile pour les mises en scène féeriques et les inspirations poétiques. Rien ne me semble en effet plus beau d’un brouillard nimbé de mystère, ou une maison ancienne qui doit sans doute avoir tant d’histoires à raconter.
J’ai eu la chance, moi aussi, d’écrire et de raconter des histoires, et j’en garde une émotion toute particulière.